Des petits pardons, c’est possible par nous-même, mais lorsque la blessure est trop grande, nous avons besoin de l’aide de Dieu. Le pardon de Dieu envers moi est la source de mon pardon pour les autres.
« ‘Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ?’ Jésus lui répondit : ‘Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois’. »
La symbolique des chiffres utilisés ici nous renvoie à un passage du livre de la Genèse où Lamek exprime son sentiment de vengeance : « J’ai tué un homme pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure. C’est que Caïn est vengé sept fois, mais Lamek, soixante-dix sept fois » (Gn 4, 23-24). Avec Lamek, nous retrouvons la réaction bien spontanée du cœur humaine face à l’offense : la vengeance !
Un peu plus loin, dans le livre de l’Exode, la loi du talion voudra limiter le déchaînement de cette passion vengeresse : « Vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, meurtrissure pour meurtrissure, plaie pour plaie. » (Ex 21, 24-25).Un œil (et non pas deux!) pour un œil ; une dent (et non pas la mâchoire!) pour une dent brisée…
Jésus, lui, nous invite au miracle… le miracle de pardonner toujours !
70 fois 7 fois symbolise de pardonner toujours. Ce n’est pas facile, et parfois nous pouvons trouver cela impossible. C’est à ce moment que le pardon requiert de la foi. Comment pardonner ? L’évangile nous en donne une clé.
« Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions) de pièces d’argent). Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.” Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !” Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?” Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur » (Mt 18, 21-35).
Le premier personnage a reçu l’annulation de sa dette sur la base de la miséricorde. Il ne lui est rien demandé en retour. De la même façon, par sa mort sur la Croix, Jésus nous a absous de tout péché de manière totalement gratuite et miséricordieuse. Nous n’avons pas mérité le pardon de Dieu, nous ne l’avons pas reçu à la condition d’un remboursement. Le Salut, le pardon de Dieu est gratuit, point final !
Cependant, cet homme à qui la dette vient d’être remise n’ira pas effacer celle de son prochain. Nous pouvons imaginer qu’il n’avait pas vraiment compris le sens du pardon qu’il avait reçu puisqu’il n’est pas capable de pardonner à son tour.
Comme cet homme, dans notre orgueil, nous croyons que Dieu nous pardonne sous la base de quelque chose, d’un mérite de notre part ou dun acte bon que nous pourrons poser par la suite pour nous racheter. Chaque fois que nous tombons dans le péché, nous entendons l’Accusateur murmurer à notre oreille « Est-ce que Dieu t’aime réellement? ».
Quoi, Dieu ne m’aimerait plus en raison de mon péché ? Bien au contraire, lorsque je tombe dans la boue du péché, le Père me tend la main pour m’en sortir. Cette main tendue, c’est le pardon et la réconciliation qui nous sont offerts par Jésus-Christ !
Nous ne pouvons pas donner ce que nous n’avons pas reçu ! Plus je me sais pardonné par le Père en Jésus par Sa croix, plus je suis en mesure de pardonner aux autres. La crucifixion et la passion montrent la gravité du péché et la blessure qu’il a infligée sur le cœur de Dieu… et Dieu me pardonne gratuitement !
« Comme le Christ vous a pardonné, faites de même vous aussi » (Colossiens 3:13).
« Blessé, souffrant, rejeté, Jésus crucifié pria ainsi : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34). Dieu, par le verbe fait chair prononce éternellement ces paroles. Elles sont actives et vivantes, jamais loin de nous. (Et j’ajoute : elles te sont accessibles en ce moment comme puissance pour t’aider à pardonner) Vous voulez pardonner ? Vous trouverez le secret du pardon en Jésus-Christ crucifié » (Neal Lozano, Délié). Par Sa Parole, par Sa Croix, par son Esprit, il vous est possible de pardonner !!!
La croix est le levier pour m'aider à pardonner. Le pardon de Dieu et son amour gratuit m’aide à pardonner à ceux qui m’ont offensé. Plus j’ouvre ma fragilité à la miséricorde du Seigneur, plus cela va m’aider à pardonner à mon tour. Ceci dit, ce n’est jamais facile… mais Jésus n’a jamais dit que ce serait facile, mais possible ! Ai-je réellement conscience que ma dette est payée, que tous mes péchés sont effacés par l’Amour de Jésus en Croix ? Mon pardon a coûté le prix du sang de Jésus. J’ai été racheté à grand prix ! Ai-je conscience du prix payé par Jésus pour ma libération et mon pardon ? C’est ce que nous avons essayé de prendre conscience lors de la soirée sur Jésus-Sauveur.
« Nous avons besoin de deux choses pour pardonner. La première, c’est la bonne volonté. La seconde, c’est la foi » (Neal Lozano, Délié).
Dans le chapitre précédent de l’évangile que nous venons de lire sur le pardon (donc en Mt 17, 20 et suivant), Jésus nous dit que la foi grosse comme une graine de moutarde peut déplacer des montagnes. L’offense subit peut paraître une montagne impossible à déplacer par le pardon, mais par la foi, cela devient possible. Croire que je suis pardonné gratuitement, et ensuite croire que je peux pardonner à mon tour avec la grâce de Dieu. Jésus n’a pas dit que ce serait facile, mais possible.
Ma prière pour toi, en ce moment est celle-ci :
Merci Jésus pour ton pardon qui m’est offert gratuitement à la croix ! Merci de m’avoir ainsi réconcilié avec le Père par ton sang versé. Donne de faire une expérience renouvelée de ta miséricorde, afin que saisi par cet amour, je puisse pardonner à mon tour. Si je n’ai pas pardonné à une personne, donne-moi de faire aujourd’hui un pas vers ce pardon ! Par la foi, je sais que tu peux faire bouger les montagnes de rancunes et de culpabilités présente dans ma vie. Visite-moi avec ton amour Seigneur! Amen !